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La forêt de Beynes

La forêt de Beynes couvre 470 ha, superficie à peu près constante depuis plusieurs siècles. Elle a été aménagée pour les chasses royales : Grande Table, Petite Table, allées qui en rayonnent.

La forêt faisait partie de l’immense forêt d’Yveline que des communautés monastiques au Moyen Âge ont commencé à défricher.

Avant la dernière guerre, la forêt était privée. Le dernier propriétaire, Monsieur David Weil, fut déporté. La forêt devint domaniale, suite à son acquisition par l’Etat, puis le site de Gaz de France s’y installa.

Le domaine forestier est riche de plusieurs sites historiques, enfouis sous la végétation ou recouverts par les aménagements de Storengy Gaz :

  • Un atelier de taille de silex datant de -20000 ans
    C’était probablement un site spécialisé dans la taille et il devait s’y pratiquer le troc. Il existe ainsi quatre ou cinq sites identiques dans la forêt. On trouve des éclats de taille, chutes et débris de silex, à même le sol.
  • L’ancien hameau de la Couperie
    Ce hameau a été abandonné pour être reconstruit à proximité, de l’autre côté de la route. On ne connait pas les raisons de ce déplacement : guerre de Cent Ans ? épidémie ? Il devait s’y trouver un petit fortin, entouré du village et d’un puits.
  • L’ancien village de Saulx-Marchais
    C’est sur cette zone que GDF a installé un grand bassin, utilisable en cas d’incendie. On voit autour un relief plus mouvementé prouvant la présence de vestiges d’un village, ainsi que des pierres recouvertes de mousse. La date de fondation de ce village reste inconnue, mais on sait qu’il fut détruit et abandonné à la Guerre de Cent Ans. A la fin du XIXe siècle, des vestiges étaient encore visibles, mais aucune fouille sérieuse n’a été effectuée jusqu’à présent.
  • Une villa gallo-romaine
    A l’orée de la forêt, en direction de Marcq, sous un champ, se trouvent les vestiges d’une villa gallo-romaine, seulement détectables par photo aérienne. Elle se trouvait à proximité de la croisée de deux voies romaines : le decumanus (E/O) et le cardo (N/S), qui étaient les axes majeurs dans toute fondation de colonies romaines.
  • Le carrefour d’Ex : vestiges d’une motte castrale
    On peut encore distinguer les reliefs correspondant à un talus (la motte) et à des fossés (les douves). A cet endroit, on se trouve dans la continuité du « Chemin aux Dames », là où les sœurs de Louis XVI venaient se promener entre Versailles et Rambouillet.
  • La Grande Table et Vignolles
    La « Grande Table », entourée de quatre plots en pierre, située à un des carrefours en étoile servait à se débotter lors des chasses à courre.
  • Une «meson assise à Vignoles » est attestée en 1273
    Au XV e siècle, sont mentionnées les « grosses dîmes à Vignole » révélant l’activité d’un bourg. Enfin, sur la carte des chasses du roi (1764-1768), il est possible de situer les vestiges du château de Vignoles. Ce site fut localisé par l’ONF en 2003, révélant les ruines de fortifications, celles d’une maison-forte et de plusieurs habitats. Des fossés sont encore visibles sous forme de petits reliefs au sol. Un boulet de catapulte, quelques tessons, des tuiles et des moëllons y ont été trouvés. Le château, probablement en bois et entouré d’un village se dressait sur une superficie d’environ 6 ha.

La forêt est riche aussi de sa faune et de sa flore

On trouve beaucoup de chevreuils (une centaine cette année), des cerfs mais peu de sangliers car le terrain n’est pas assez humide.

La végétation, essentiellement calcicole, s’étend sur un terrain de craie à silex, donc purement calcaire. Quelques rares zones ont été décalcifiées et se sont acidifiées. La flore est donc spécifique des taillis sous futaies ou des pelouses calcaires. L’espèce la plus représentative de ce terrain est l’érable champêtre, avec son écorce liégeuse. Dans les pelouses calcaires, quelques plantes rares et protégées s’épanouissent : la renoncule à petites fleurs, certaines orchidées…

Sur un site, on trouve une végétation presque méditerranéenne : pin laricio, pin sylvestre, bruyère arborescente, chêne pubescent.

Dans la forêt, certains vieux troncs ne sont pas abattus mais préservés comme niches écologiques pour la faune sauvage, et répertoriés comme tels. Beaucoup d’insectes et d’oiseaux (chouettes, chauve-souris) y trouvent leur refuge.

(Propos de Monsieur Leclerc – ONF)